Que dire de cette marche? Je l'ai débutée le 25 juillet, le jour de la St Jacques qui est celui de mes 40 ans.
J'ai commencé ce pélerinage avec une merveilleuse jeune femme, sous la pluie, avec l'objectif d'y voir un peu plus claire dans mon chemin de vie. Un peu perdu en arrivant en Espagne, car je ne connaissais alors que 3 mots, j'ai vite trouvé le rytme, lever tôt, marche, rencontres, partages de repas, dortoirs...
Mes pieds ont eu un peu plus de mal à s'habituer, ampoules, douleurs, je les ai parfois mené à bout et certaines fois chouchoutés; Avant mon départ je pensais offrir aux pélerins des massages à leur arrivée mais chacun sa peine; Dans un premier temps j'étais trop fatigué pour être volontaire et ensuite il me semblait ne pas assez connaitre les gens.
J'ai trouvé les paysages merveilleux, vallonné, vert, ventilé, les fermes dans les villages, les champs et les vaches dans les lotissements et en particulier la région basque avec la mer toute proche pour se baigner après une dur journée.
Et puis, souvent seul sur le chemin, je me suis reconnecté à la nature, au vivant, pas moteur, pas de pc, un autre temps, en suspens. Je ne peux nier des moment plus dur, des moments d'isolement, parceque je me cherche, parceque je ne comprends pas bien l'Anglais et encore moins l'Espagnol mais il n'existe de chemin sans obstacles.
Ainsi, je suis, nous sommes nous les pélerin arrivé à Santiago, un aboutissement, de l'émotion, une messe, parfois des retrouvailles;
mais mon but n'est pas atteint, je vais jusqu'à la pointe, Finisterré 80km de plus, puis Muxia environ 60km; Et comme je ne suis pas loin du Portugal je décide d'aller jusqu'à Porto en bus pour revenir à pieds.
Le chemin s'avère moins difficile mais je sent que j'ai désormais une fatigue après moi, moins de patience, plus de sensibilité, bref me revoilà à Santiago ou je ne m'éternise pas. Je rentre par le train, rencontre des femmes qui vont même me reconduire jusqu'au village ou se trouve mon camion. Me voilà chez moi, je vais pouvoir dormir, me reposer et??? m'interroger sur mon devenir.